« La problématique du financement au démarrage pour les jeunes pousses est omniprésente » déclare Yazid BENMOUHOUB, directeur général de la bourse d’Alger, lors de son intervention au Forum virtuel international sur l’entrepreneuriat, l’innovation et les technologies organisé par l’INCG & l’INSI.
Dès son démarrage, une start-up a besoin de financement pour pouvoir se développer. Trouver les ressources financières nécessaires pour propulser une startup n’est pas chose aisée. Cela est dû aux risques élevés d’échec que représentent les jeunes pousses. Cette situation s’avère encore plus difficile dans un pays comme Haïti où l’accès au crédit n’est pas facile, ajouté à cela, les troubles socio-économiques et politiques ne font pas bon ménage avec l’investissement. D’autant plus, nombreux sont ceux qui méconnaissent l’existence des différentes sources de financement pour lancer une start-up.
L’idée même de start-up fait référence à l’innovation. Donc, l’incertitude. Ce qui rend sceptique les potentiels investisseurs. Pour de nombreuses personnes, le manque de liquidité est la cause principale de l’échec des start-up. Ainsi, une bonne source de financement est fondamentale pour garantir la pérennité d’une jeune entreprise innovante. Pour ce faire, les jeunes poussent peuvent avoir recours à l’un des types de financements ci-dessous :
L’autofinancement : la première source de financement des startups
L’autofinancement représente les sommes dont l’entreprise peut disposer pour le financement de ses investissements sans faire appel à des concours extérieurs. Pour tous ceux qui souhaitent lancer leur entreprise innovante, l’autofinancement est la première source de financement sur lequel les associés peuvent compter. Car souvent, les startups n’ont pas de fonds de garanti qu’ils peuvent donner aux banquiers comme gage.
Le problème avec l’autofinancement est qu’il est souvent insuffisant pour couvrir le coût des activités des jeunes entreprises. Ce modèle de financement de nature limitée aide seulement à amoindrir les sources de financement externe. Ce qui est une bonne chose à bien des égards. Mais là où la barre blesse, c’est que cette forme de finance se trouve généralement dans l’incapacité d’assurer la croissance des entreprises en herbe particulièrement au moment où elles commencent à atteindre leur apogée. À côté de ce moyen de financement, les startups peuvent avoir recours à d’autre type de financement tel, la love money.
La triple F ou le « family, friend, fools » financement
La love money ou les 3F pour « family, friend, fools » est un mode de financement qu’utilise les startups. C’est une source de financement interne. Il vient des membres de la famille, des ami.es des associés de la jeune pousse. Généralement, ils n’attendent pas de contrepartie directe de la part des associés de celle-ci. Toutefois, certaines fois, on octroie une part réduite de la startup à ces gens-là qui ont contribué à son développement. Mais, ce n’est pas tous les jours que les membres de notre famille, nos ami.es peuvent nous aider à trouver des ressources financières en vue de camper notre affaire. Quand ce n’est pas le cas, on peut alors avoir recours à un emprunt bancaire pour financer votre affaire. Mais cela reste un grand risque.
Les emprunts bancaires : le risque à prendre
Les emprunts bancaires sont aussi des sources de financement pour les startups. Mais il n’est pas toujours conseillé à une startup pour se financer à ses débuts de prendre un emprunt bancaire. Car, les risques sont énormes avec ces fonds surtout dans un pays comme Haïti ou le taux d’intérêt est relativement élevé. Ajoutez à cela, les troubles socio-économiques et politiques qui fragilisent le marché haïtien.
Autre problème relatif au financement bancaire, est que généralement il est nécessaire aux startups d’avoir des fonds propres en guise de fonds de garantie. D’autant plus, le temps laissé aux associés pour rembourser les fonds est très court. Cette situation ne permet pas aux jeunes pousses assez de temps pour avoir une certaine mobilité financière. Cela peut ainsi affecter leur situation économique et financière. Alors, même quand l’emprunt bancaire est une source sur laquelle on peut compter comme mode de financement pour le développement d’une startup. Mais il n’est pas encouragé pour son lancement. Car ce modèle est très risqué.
Le crowdfunding : le nouveau moyen de financement des startups
« Le crowdfunding, ou ‘’financement participatif’’ est né au début des années 2000 avec l’essor d’internet. Il s’agit d’un outil de financement alternatif qui ne passe pas par les circuits et outils traditionnels, notamment bancaires. […] », peut-on lire sur le site du Ministère de l’économie des finances et de la relance française. En effet, cette forme de financement aide à recueillir de l’argent près d’un large public depuis des plateformes de financement participatif. Elle peut prendre diverses formes : dons, de prêts rémunérés ou de participations dans l’entreprise.
« Le crowdfunding est une marine financière saine » déclare Christophe Praud, président du Centre des jeunes dirigeants d’entreprise. Il faut souligner que ce nouveau modèle de financement, très puisé par les startups, a vu le jour aux États-Unis d’Amérique. Depuis son début jusqu’à aujourd’hui, le crowdfunding connaît une expansion vertigineuse. Elles sont plurielles, les startups qui ont recours à ce style de financement pour se développer un peu partout à travers le monde. Cependant, nos constats révèlent qu’il n’est pas très en vogue en Haïti.
Pour plus d’un, « le crowdfunding, ce n’est pas uniquement un apport de fonds. Mais c’est aussi un apport de compétences, d’expertises, et de conseils ». Par ailleurs, à côté de ces sources de financement dont on mentionne plus haut, il y a plein d’autres formes de financement auxquelles les entreprises innovatrices peuvent recourir tel est par exemple, les Business Angels.
Les Business Angels ou les investisseurs providentiels
Contrairement au crowdfunding où celui qui investit n’attend pas nécessairement un retour sur investissement, ceci est le but principal des Business Angels. Les Bussiness Angels, qui se traduisent littéralement par « l’Ange d’Affaires », sont des personnes physiques, détenteurs de moyens financiers qu’ils sont prêts à investir dans des entreprises innovatrices. L’objectif de ces personnes, c’est d’avoir un retour sur investissement. C’est la raison pour laquelle, elles n’investissent que dans des Startups qu’elles trouvent très prometteuses. Car ils veulent avoir de l’argent en retour ou une part de la jeune pousse.
Le bénéfice qu’il y a avec les business Angels, est qu’ils ne participent pas uniquement à un appui financier dans la Startup. Mais ils donnent également un appui technique. Car souventes fois, ces investisseurs sont des hommes d’affaires ayant une large expérience dans le monde des affaires. Ils sont donc prêts pour la plupart du temps à mettre leur temps à la disposition de la startup dans le but de garantir son succès et sa croissance.
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Tout compte fait, ils sont beaucoup, les personnes avec des idées de génies. Des idées qui pourraient changer plein de choses dans leur communauté, dans leur vie, qui malheureusement restent au stade d’idées. Car ces personnes-là n’arrivent pas à trouver le financement nécessaire pour la matérialisation de leurs idées, de leurs rêves. Pourtant, une bonne connaissance et compréhension de l’une des sources de financement précitées pourraient bien leur aider à emboîter le pas à la découverte, à la matérialisation de leur projet surtout dans un pays comme Haïti où les investisseurs se font de plus en plus rares. Car il n’y a aucune vraie politique publique visant à encourager le crédit à l’investissement.
Jacques Jules Abelardo SEIDE
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