Des chercheurs de l’Université de Cambridge dévoilent que, désormais, les Etats-Unis sont devenus le pays où l’on mine plus de BitCoins.
“L’interdiction par la Chine du minage de bitcoins a été un cadeau involontaire fait aux Etats-Unis”, déclare Sam Tabar, directeur de la stratégie de l’entreprise de minage Bit Digital. En effet, des chercheurs de l’Université de Cambridge dévoilent que, désormais, les Etats-Unis sont devenus le pays où l’on mine plus de BitCoins.
Le 13 Octobre dernier, le Centre de recherche de l’Université de Cambridge, spécialisé sur les systèmes financiers alternatifs a révélé que les Etats-Unis sont devenus le pays ou l’on mine le plus de Bitcoins dans le monde. Pourtant, c’était La Chine qui détenait cette place de leader. En Septembre 2019, elle était effectivement le principal producteur mondial de bitcoins. Et, ce printemps, la moitié de l’activité mondiale y était concentrée. Cependant, le gouvernement chinois a interdit toutes les activités liées aux cryptomonnaies et les a même déclarées illégales. Cette décision a été prise, notamment, dans un souci écologique mais aussi parce que la Chine compte lancer son propre yuan numérique en 2022.
On pouvait s’y attendre…
Les chercheurs de l’Université britannique avouent que c’était tout-à-fait prévisible. Les autorités chinoises ont multiplié des mesures de répression contre les cryptomonnaies à maintes reprises. Le gouvernement chinois a interdit le minage en Juin 2021. Par conséquent, le taux du minage a chuté de 38% en Chine et est de 16,8 % en Avril a 35,4 % en Août pour les Etats-Unis. Aussi, les mineurs de BitCoin ont dû quitter la Chine après que la banque centrale ait déclaré illégale toute transaction faite en cryptomonnaie.
“La conséquence directe de l’action du gouvernement chinois a été une baisse mondiale de 38%” de la participation des mineurs au réseau bitcoin, d’après Michel Rauchs. Cependant, “depuis, le réseau a repris une activité aussi intense, et l’a même dépassée”, conclut-il. En effet, beaucoup de mineurs se sont relocalisés aux Etats-Unis.
Un acte de faveur indirect et involontaire
Les mineurs américains de Bitcoin sont désormais les premiers producteurs au monde, d’après l’étude des chercheurs. D’ailleurs, ceux-là permettent la validation des transactions et la création de cryptomonnaies. “Les nouvelles données ,qui courent jusqu’à fin août, montrent que les Etats-Unis concentrent 35,4% [de l’activité], contre 16,8% fin avril”, avance un article de Michel Rauchs. Puis, suivent le Kazakhstan ( 18,1%), suivi de la Russie ( 11% ), qui sont respectivement en deuxième et troisième position.
Sam Tabar, directeur de la stratégie de l’entreprise de minage Bit Digital, qui opère aux Etats-Unis et au Canada, dit avoir commencé son retrait de la Chine en 2020. Il l’a accéléré à mesure que la répression augmentait. “ L’interdiction par la Chine du minage de bitcoins a été un cadeau involontaire fait aux Etats-Unis”, déclare t-il. “Grâce à leur interdiction, un secteur entier a migré vers l’Amérique du Nord, avec des savoir-faire et des équipements de pointe”, poursuit le patron de Bit Digital. Cela fait la joie de certains élus américains. Entre autres, le sénateur texan Ted Cruz, dans une conférence sur le bitcoin, a incité les mineurs à s’installer dans son Etat dans lequel il estime qu’ils pourront jouir du gaz et de l’énergie éolienne produite localement .
Le Texas en action !
Dans la ville de Rockdale, au Texas, il y a un immense chantier qui constitue la plus grande ferme de bitcoins du pays, avec une capacité de 750 mégawatts. Elle compte déjà 100 000 ordinateurs dans trois bâtiments de 350 mètres de long. Son propriétaire, PDG et co-créateur de Whinstone, Chad Everett Harris soutient que l’électricité bon marché du Texas constitue son atout-maître en plus de son environnement pro-business et de sa main-d’œuvre qualifiée. En effet, c’est un réel atout afin d’effectuer des opérations énergivores, c’est-à-dire le minage consistant à fabriquer des bitcoins dans des fermes grâce à la résolution d’équations complexes par un millier d’ordinateurs.
Par ailleurs, la croissance américaine dans le minage provoque également des critiques, notamment pour son coût environnemental. En effet, chaque année, le minage du bitcoin consomme autant d’électricité que toutes les Philippines, d’après l’université de Cambridge.
Leila JOSEPH
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