Selon un article de NBC News, l’engouement initial pour Threads aurait déjà commencé à faiblir, avec une baisse de 20 % du nombre d’utilisateurs quotidiens depuis le pic des premiers jours. Ces informations ont été recueillies auprès des agences Sensor Tower et Similarweb, évoluant dans le secteur de l’intelligence marketing. Elles ont indiqué que le temps moyen passé sur la plateforme par ses utilisateurs a été réduit de moitié. Ce déclin rapide pourrait être attribué à l’atténuation de l’effet de la nouveauté, mais également aux choix de gestion opérés par l’équipe de Threads.
L’effet de mode s’estompe…
On a tous été témoins de milliers d’internautes qui partageaient leurs liens et leurs photos de profil Threads sur les autres réseaux sociaux, y compris sur Twitter. C’était déjà un signe que la plateforme manquait d’engagement pour eux, engagement qu’ils devaient trouver ailleurs et ramener sur Threads. Cette pratique, également courante chez Twitter, peine à avoir les résultats escomptés avec Threads. Pour l’heure il paraît que Meta fait fausse route.
Threads avait tous les atouts pour réussir, notamment la puissance de Meta et d’Instagram, ainsi que les erreurs commises par Twitter qui ont conduit à la fuite de ses utilisateurs. Avec des chiffres impressionnants et le titre d’application la plus rapide à atteindre les 100 millions d’utilisateurs, le succès de Threads semblait inévitable. Cependant, les premiers signes de déclin sont déjà là. Plusieurs utilisateurs ont même déjà eu à désinstaller le rival de Twitter sur leurs smartphones.
« Le lancement de Threads a vraiment cassé l’Internet, du moins selon les modèles de Sensor Tower, ndlr », a déclaré Anthony Bartolacci, directeur général chez Sensor Tower. « Ces premiers résultats indiquent que malgré l’agitation lors de son lancement, Threads aura toujours du mal à se tailler une place dans la routine de la plupart des utilisateurs de réseaux sociaux », martèle Bartolacci. Il continue pour dire que « le soutien de Meta et l’intégration avec Instagram donnent probablement à Threads une bien plus grande visibilité que d’autres services, mais il lui faudra une proposition de valeur plus convaincante que simplement ‘Twitter, mais sans Elon Musk’ ».
Imité oui, mais Twitter n’est pas égalé
Bien que Threads se présente comme un concurrent crédible à Twitter, il ne parvient pas totalement à recréer la même atmosphère. En effet, la politique de contenu adoptée par Threads est identique à celle d’Instagram et empêche de nombreux usages courants sur Twitter. Alors que Meta avait promis un espace où les utilisateurs jouiraient de leur liberté d’expression comme Twitter, elle interdit les contenus montrant de la nudité sur Threads. Pour couronner le tout, ils affirment une certaine ambition d’être un espace apolitique. Sur ce point, Adam Mosseri, responsable d’Instagram et de Threads, a affirmé ne pas avoir l’intention de privilégier les actualités ou la politique sur la nouvelle plateforme. « La politique et les actualités dures finiront inévitablement par apparaître sur Threads – elles sont déjà présentes sur Instagram dans une certaine mesure – mais nous n’allons rien faire pour encourager ces domaines verticaux », a écrit Mosseri sur son compte Threads.
En revanche, c’est ce qui fait la force de Twitter, vous avez peut-être entendu parler du Twitter Space d’Elon Musk avec Ron DeSantis par exemple. Plus de 300.000 personnes y étaient. Et le space crashait de temps en temps car trop de personnes y étaient connectés. Cela prouve à quel point les utilisateurs d’applications de type Twitter (micro-blogging) ont une certaine affinité avec la politique.
Les critiques s’empilent…
Des critiques ont aussi émergé sur l’inflexibilité de la modération et les difficultés pour supprimer son profil Threads sans perdre son compte Instagram associé. De plus, l’absence de l’application en Chine et en Europe, absence due au non-respect des réglementations européennes sur la collecte des données personnelles dans le dernier cas, a privé Threads d’une grande partie de son public potentiel.
Twitter offre une expérience plus riche en fonctionnalités. L’inscription y est simple, les utilisateurs peuvent programmer des tweets, créer des brouillons et interagir avec des contenus de manière variée, notamment grâce à des sondages et des listes de comptes thématiques. Malgré la mise en place d’un abonnement payant (Twitter Blue), le réseau social demeure gratuit pour la majorité des utilisateurs.
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En lançant Threads, Meta a tout misé sur les fameux threads, ces séries de messages courts centrés sur le texte, tout en offrant une taille de caractères plus généreuse et un potentiel créatif plus important que Twitter. Cependant, l’application souffre encore de quelques lacunes, notamment en matière de recherche de contenus et de messagerie privée.
Un semblant d’espoir ?
Data.ai, une société d’intelligence des applications, a démontré que Threads continue de gagner du terrain en dépit du léger déclin des engagements de début de parcours. La société a fait savoir que Threads a atteint plus de 150 millions de téléchargements, soit 5,5 fois plus rapidement que Pokémon GO de Niantic, qui détenait auparavant le record du lancement d’application le plus important depuis juillet 2016.
Data.ai a également révélé des informations sur l’audience de Threads. Selon eux, le concurrent de Twitter avait attiré environ 93 millions d’utilisateurs actifs dans le monde au cours de sa première semaine partielle de disponibilité, avant l’annonce officielle de ses 100 millions d’inscriptions le 10 juillet.
Pour ce qui est du classement des téléchargements, l’Inde est la première de la classe avec 33% des téléchargements mondiaux, suivie par le Brésil (22%), les États-Unis (16%), le Mexique (8%) et le Japon (5%). Rappelons que Threads n’est actuellement pas disponible dans l’Union Européenne en raison du non-respect du fameux RGPD comme mentionné plus haut. Et, en ce sens, Meta a même récemment empêché les utilisateurs de l’UE de contourner le blocage de Threads via des VPN.
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En dépit de tout, Threads continue d’évoluer en sortant sa première mise à jour majeure depuis son lancement. La prise en charge d’iOS 17 est désormais disponible en version bêta publique, ainsi que d’autres petits changements.
Comme vous pouvez le voir sur la carte, Haïti ne fait pas partie des pays où le téléchargement et le temps passé sur Threads sont au vert pour Meta. Cela est peut-être dû à la non-migration de nos personnalités influentes sur le nouveau réseau social où encore au fait que les communautés francophone et créolophone y brillent quasiment par leur absence. « Certains des engagements dont a bénéficié Threads semblent avoir été directement pris à Twitter », a déclaré David Carr de Similarweb à CNBC. Pour l’heure, l’avenir de Threads reste donc des plus incertains dans un paysage des médias sociaux en constante évolution.
David W. Pierre
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