Le samedi 09 octobre 2021, un salon de l’emploi a eu lieu à l’Hôtel Montana. Organisé dans le cadre du programme « Boussole », initié par le PNUD, dans le cadre du projet baptisé « Services Intégrés pour le développement des opportunités et création d’emploi », en partenariat avec Banj et Push, au niveau de la coordination et mise en œuvre, ce salon se révèle une réussite pour les organisateurs.
Il est 10h du matin, à l’hôtel Montana, ce samedi 09 octobre 2021, d’une voix forte et pleine de vigueur, Marc Alain Boucicault, PDG de Banj, pousse un appel vibrant en disant : “Que la chasse commence !” A l’instant, la salle qui quelques minutes avant faisait régner un silence presque pesant, s’est transformée en une vraie fourmilière dans laquelle des personnes se rendent dans tous les sens. Chacun se dirige d’un pas rapide et décidé vers des tables où il y a une ou deux chaises de disponible en face d’un groupe de personnes qui, eux, sont déjà assis.
Il n’est pas question de chasser qui que ce soit, ni quoi que ce soit. Nous sommes au Salon de l’emploi de Boussole là où des jeunes professionnels se jettent à l’eau dans le but d’impressionner et de mettre l’entreprise de leur choix dans leur poche.
Le salon de l’emploi, terrain idéal pour aider des professionnels à bâtir leur carrière
Appelé également Foire de l’emploi, un Salon de l’emploi est une manifestation de recrutement qui réunit dans un même lieu des employeurs (d’un ou de plusieurs secteurs d’activité) à des candidats, demandeurs d’emploi permettant ainsi aux recruteurs de mieux faire connaître leur entreprise et d’effectuer une présélection rapide de candidatures, voire proposer des stages ou emploi aux profils qui les intéressent.
Les salons de l’emploi sont considérés comme un terrain idéal pouvant aider des professionnels à bâtir leur carrière. Chacun (qu’il soit recruteur ou demandeur d’emploi ) y trouve son compte. Dans les salons de l’emploi, les entreprises se familiarisent et rencontrent d’autres entreprises qui peuvent devenir à l’avenir des fournisseurs, des clients, ou alliés potentiels. Mais aussi, arrivent à se faire une idée plus concrète et précise de la concurrence.
Entre stress et augmentation du taux d’adrénaline
10 minutes sont déjà écoulées depuis que le coup d’envoi a été donné. Certains candidats sont déjà assis devant leur première entreprise coup de cœur. D’autres errent encore dans la salle, attendant qu’une chaise se libère. Stressés, ces derniers attendent pendant que leur taux d’adrénaline augmente.
“Je suis un petit peu stressée, mais mon objectif pour ce salon est de faire découvrir aux recruteurs les talents que je possède. Je suis juriste, je peux donc me lancer dans presque tout. Et donc, je prends mon temps. Cela ne me dérange pas si je ne vois pas encore un recruteur après quelques minutes du coup d’envoi”, avoue Michelle W. Deborah, faisant partie de ceux qui 10 minutes après attendent que d’autres terminent.
Parallèlement, il y en a d’autres qui ont déjà subi leur première interview. Si les autres sont un peu stressés, ceux ayant déjà passé une première épreuve se sentent plus en confiance.
‘’ J’ai mis en valeur mes expériences dans plusieurs domaines. Et vu mes études sur le droit des marchés publics, je leur ai montré que je peux les aider à ce niveau. J’étais stressée mais j’étais plus confiante que stressée”, nous a confié une participante qui a préféré parler sous le couvert de l’anonymat.
Codio Horl-Ritch et Février Paule Edlene, deux participants qui venaient de rencontrer leur premier recruteur se sont dit satisfait de leur première tentative. Toutefois, pour leur première démarche, l’entreprise qu’ils ont abordé ne recrutait pas dans leur domaine. Était-ce décourageant ? ‘’Non, pas du tout”, nous répond Codio Horl-Ritch. “Nous allons continuer à visiter d’autres entreprises’’, ajoute-t-il avec une pointe d’enthousiasme dans sa voix.
Au Salon de l’emploi, les startups sont aussi à la chasse de talents
Les entreprises établies ne sont pas les seules à ”chasser” ce samedi. Des startups de la trempe de Radiokam se sont mêlées de la partie.
“Nous recherchons des compétences en finance et comptabilité mais une certaine finance et comptabilité axée dans le domaine de la technologie. On cherche des gens qui peuvent faire ces interconnexions et on est venu voir des potentiels. On est venu dénicher certaines personnes qui ont la même vision que nous. On est certes une startup, mais une startup avec une vision”, a déclaré Djinaud Prophète, PDG de RadioKam, une startup haïtienne qui évolue dans le secteur médical.
“Je ne vais pas les recruter mais ils vont de par eux-même attirer le poste vers eux et du coup m’inciter à les embaucher’’, poursuit-il optimiste.
L’équipe de PUSH Satisfait
“On peut dire que le salon a été une réussite car on a pu avoir la participation d’une trentaine d’entreprises qui ont accepté d’être sur les lieux un samedi matin et de venir nous aider à placer des jeunes. Cela montre la volonté de ces entreprises de placer des jeunes professionnels”, a martelé Steeve Ghandy Cheri, l’actuel coordinateur de PUSH, qui se réjouit du fait que les jeunes ont pu se vendre auprès des employeurs. “Après le salon, l’autre étape est le coaching. Que ces jeunes soient embauchés aujourd’hui ou pas, nous allons les accompagner”, souligne Ghandy Cheri.
Le projet ‘’Boussole’’ proposera des frais de déplacement et de nourritures aux participants qui seront acceptés pour des stages. tout en sollicitant auprès des entreprises d’offrir à ces jeunes une allocation également.
PUSH, étant un projet issu du programme Elan 2016, est une structure qui se positionne comme un pont entre le monde universitaire et le monde de l’emploi. La première cohorte de formation, datée de 2017 comprenait plus de 400 jeunes qui ont été formés en employabilité. Ils ont organisé leur premier salon de l’emploi qui a réuni plus de 30 entreprises et 150 jeunes en 2018. Ce salon d’emploi est une autre initiative qui s’ajoute à son palmarès.
D’autres entreprises comme Arcotec Haiti S.A, Associated Food Distributors S.A, Hopital Notre Dame S.A se disent satisfaites d’être parties à l’aventure et ont hâte de faire les suivis avec leur coup de cœur.
Certaines entreprises se plaignent
Certaines entreprises participant au salon déplore le manque de communication. Selon ce qu’elles ont fait savoir, elles auraient dû voir la liste des postulants et leur champ de compétence et auraient su quoi s’attendre. D’autres se plaignent du fait que certains concurrents n’avaient pas fait une recherche à la base dans le but de mieux connaître les entreprises. Ils ont trouvé que certains étaient perdus et cherchaient sans véritable stratégie.
De surcroît, elles pensent qu’une des parties a été négligée. Celle dans laquelle l’entreprise arrive à se présenter, à se vendre, elle aussi, et à faire du réseautage avec d’autres entreprises. Elles ont toute la journée écouté les participants, mais n’ont pas pu se connecter avec les autres.
Un heureux élu, engagé deux heures après le salon
L’Équipe de Banj, deux heures après le salon a pu trouver son heureux élu et a sauté sur l’occasion bien avant que d’autres le fassent.
‘’La charité bien ordonnée commence par soi-même. @banjht est fier de vous annoncer que suite aux entrevues menées pendant le salon de l’emploi Boussole, le jeune Guerlin Dorcely a été sélectionné et commencera son stage comme coach de startup junior ce lundi! Fraîchement diplômé de l’ENST il sera à Banj pour accompagner notre équipe d’incubation! Félicitations!’’, peut-on lire sur les différentes pages de Banj sur les réseaux sociaux.
Si le salon de l’emploi, de ce samedi 09 octobre, a été selon les différents acteurs une réussite, beaucoup de jeunes ayant postulé à ce programme voient leur rêve d’être parmi ces 100 participants anéanti, car sur 650 dossiers reçus, l’équipe n’a accepté que 100. De ce train, le problème lié à l’employabilité sera-t-il résolu en Haïti ?
A rappeler que ce salon d’emploi est organisé dans le cadre du programme « Boussole », initié par le Programme des Nations Unis pour le Développement (PNUD), dans le cadre du projet baptisé « Services Intégrés pour le développement des opportunités et création d’emploi », en partenariat avec Banj et Push, au niveau de la coordination et mise en œuvre. Comprenant deux volets : Un volet axé sur l’entreprenariat et un autre sur l’employabilité. Ce dernier axe a, à lui seul, réunit 100 jeunes (50 filles et 50 garçons) qu’ils soient diplômés ou licenciés. Ce salon est créé dans le but de permettre à 50 de ces 100 jeunes d’intégrer fièrement le marché du travail après avoir été accompagnés par La Société Haïtienne de Management des Ressources Humaines (SHAMARH) dans une formation.
Sarah Marlange ZEPHYR
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