Quoi dire ? TIC ou NTIC ?
Selon le Professeur Patrick ATTIE, fondateur de l’École Supérieure d’Infotronique d’Haïti (ESIH), la première différence entre TIC et NTIC, “c’est le N. D’abord, il faut s’entendre sur ce qu’on entend par Nouveau » dit-il. Selon lui, ce qu’on appelle NTIC dans le temps, ce sont des outils comme l’internet, les téléphones, les tablettes, les ordinateurs, etc. Mais aujourd’hui, ces derniers ne sont plus nouveaux. Car ils existent déjà depuis plusieurs décennies. D’après le professeur, si on parle des technologies comme l’Intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, la réalité mixte, le big data, la 5G, on peut les taxer de nouvelles pour le grand public, mais pas pour les grands centres de recherches.
Dans une perspective historique, c’est durant la deuxième moitié du XXe siècle qu’on a utilisé le sigle NTIC pour Nouvelles technologies de l’information et de la communication dans la littérature francophone pour nommer certaines technologies qualifiées de nouvelles. Mais les définitions qu’on y attribue sont généralement floues ou calquées sur celles des TICs.
Déjà, par rapport à l’évolution croissante de ces outils technologiques dits nouveaux, la qualification est pleine d’ambivalences. Car il est difficile de déterminer à partir de quel moment une technologie peut-être étiquetée de nouvelle ou pas. Contrairement à la définition des NTIC qui porte à confusion, le terme TIC, Technologie de l’information et de la communication ou ICT dans la langue de Shakespeare pour ‘’Information and communication technologies’’ se définit comme étant l’intégration des technologies des télécommunications, de l’informatique et des multimédias.
À noter que l’usage de l’acronyme NICT, traduction de NTIC pour les anglophones, est singulièrement utilisé, sauf dans le cas de traduction de document issu des pays francophones. En effet, le sigle ou l’acronyme NTIC est sujet à confusion, car il n’y a aucune définition arrêtée sur l’expression par les organismes internationaux responsables de ce domaine.
Toutefois, dans le milieu haïtien, certaines des technologies qu’on pourrait qualifier de nouvelles font partie intégrante de notre quotidien. Par exemple, nous sommes nombreux à nous servir d’un téléphone, d’un PC (Personal computer), d’internet et des réseaux sociaux. Cependant, par rapport à la fracture numérique que connaît le monde, des habitants des pays sous-développés ignorent certains de ces outils. Ainsi, ceux qui habitent la terre de Dessalines n’échappent pas à cet état de fait.
Ils sont beaucoup, les haïtiens vivant en Haïti qui ignorent l’existence de ces outils numériques. Comme, l’intelligence artificielle, le cloud computing, la voiture autonome, le big data, la 5G, les villes intelligentes, l’internet des objets, la machine learning(apprentissage automatique),le deep learning (apprentissage profond). Même des membrs de l’élite intellectuelle ignorent ces outils.
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Face à un tel constat, on peut dire sans équivoque que beaucoup de ces outils, quoique obsolètes pour plus d’un à l’échelle mondiale,restent nouveaux pour une large partie de la population haïtienne ou ils leur sont inconnus tout simplement. Ce qui nous amène à nous interroger sur la définition des TICs ou NTICs.
Comment peut-on définir les TICs ou NTICs ?
Dans une entrevue accordée à Bustek Media, le fondateur de l’ESIH, définit les NTICs comme un des facteurs essentiels qui contribue au développement économique d’un pays. Cette conception des TICs est beaucoup plus liée au rôle et à l’importance de ces outils pour le développement économique des pays qui ont adopté une politique agressive dans le domaine de la science et des technologies pas comme de simple consommateur mais en tant que producteur d’outils scientifique et technologique aussi. Cette définition n’est pas totalement technologique a-t-il déclaré.
En effet, pour une définition beaucoup plus technologique, les TICs à l’instar de leur alter ego NTIC peuvent-être définies comme tous les outils modernes qui facilitent la communication et l’échange d’information, comme l’informatique ou l’internet. Toutefois, il est à souligner que cette définition est très basique, élémentaire, voire incomplète.
Suivant le dictionnaire électronique de Droit privé, l’acronyme NTIC (ou “TIC’ équivalent de l’anglais ICT: information and communication technologies” désigne l’ensemble des technologies permettant de traiter des informations numériques et de les transmettre. L’expression « nouvelles technologies de l’information et de la communication » désigne donc une combinaison d’informatique et de télécommunications, mais elle s’est plus spécialement répandue dans le contexte du réseau internet et du multimédia, c’est-à-dire de l’information audiovisuelle numérisée (images et sons, par opposition aux données de type texte et chiffres, moins volumineuses, qui constituaient l’essentiel des données transitant par les réseaux jusqu’au développement du web et du protocole http.
D’après la sociologue française, Josiane Jouet, autrice du livre, ‘’s’informer à l’ère du numérique’’ « Les TICs sont un ensemble de vaste et hétérogène de système de communication, de matériels, de biens d’équipement qui se greffent sur les innovations de l’informatique, de l’électronique, des télécommunications et de l’audiovisuel, et sur les synergies qui se sont dégagées en ces secteurs.»
Les deux dernières définitions nous permettent de comprendre que cette compréhension qui lie les TICs au domaine de l’internet et de l’informatique est erronée. Car les TICs vont au-delà de ces supports qui jouent néanmoins un rôle de premier plan dans le développement et l’accroissement de ces outils aux dénominations plurielles dépendamment du secteur dans lequel on se retrouve.
Autres désignations des TICs
Dans certains domaines différents de la technologie, on fait usage d’autres appellations pour désigner les TICs. En guise d’exemple, dans le domaine juridique, on utilise l’expression communications électroniques. Cette désignation est largement utilisée dans les textes juridiques et règlementaires européens, elle envoie aux TICs à l’exception de certains systèmes de diffusion de télévision et de radio. Ces derniers ne sont pas soumis aux mêmes droits et obligations normatives.
Dans le système éducatif français pour parler des TICs, on fait plutôt mention de l’acronyme TICE et TUIC, les deux signifient respectivement, technologies usuelles de l’information et de la communication et technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE). Ce sont des outils et produits numériques utilisés à des visées d’enseignement et d’apprentissage. Aujourd’hui, les TICE se sont substituées à « l’école ou l’éducation numérique ».
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Par ailleurs, dans le secteur des télécommunications, le terme info communications ou info-com. a été utilisé vers les années 1990 dans les pays anglo-saxons et les pays de l’Europe de l’Est pour désigner le concept de convergence entre télécommunications et informatique avec une approche équivalente au terme communication électronique, mais en prenant particulièrement en compte les questions de traitement de l’information et de manipulation de contenus avec l’utilisation du web.
En effet, aujourd’hui, les TICs sont considérées comme une expression fourre-tout, dans laquelle on peut insérer quasiment tous les nouveaux outils et matériels qui font leur apparition dans le monde du numérique, des plus anciens aux plus récents. Ces gadgets fascinent tout le monde, particulièrement les jeunes. Ces derniers sont de plus en plus accros à ces appareils. Mais à quand remontent toutes ces gammes de technologies ? Quels sont leurs impacts sur les sociétés d’aujourd’hui ?