Farah Thyma, une jeune haïtienne, a mis sur pied l’organisation Larelève. Celle-ci rend accessible des livres numériques via une bibliothèque sur son site www.lareleve.org. La fondatrice souligne que son projet se veut être une contribution pour l’essor d’ une meilleure société.
“Larelève” est une organisation à but non lucratif lancée depuis Novembre 2020. Son premier projet, à savoir une bibliothèque virtuelle, est maintenant en phase de test. Il s’inscrit dans une tentative de promotion de la lecture, notamment auprès des enfants et des jeunes. Cependant, la mission de l’organisation va encore plus loin. Dans la page d’accueil du site, il est clairement précisé : “Nous pensons que la lecture peut avoir un impact sur des vies.” C’est sans doute la raison pour laquelle Larelève affirme avoir pour objectif “d’investir dans les générations à venir par le biais de l’éducation en donnant accès à des livres électroniques de qualité, en encourageant l’amour de la lecture et en sensibilisant à l’importance de la lecture.”
Le grand déclic
Nous sommes le premier Novembre 2020, la nouvelle de la mort d’une jeune fille âgée seulement de 22 ans fait la une de l’actualité et objet de discussions dans les médias et sur les réseaux sociaux, particulièrement en Haïti. Il s’agit du meurtre d’Evelyne Sincère. La jeune fille a été enlevée puis torturée et battue à mort par ses ravisseurs. Retrouvée sur un amas de détritus, presque nue, la mort tragique de la jeune fille a choqué plus d’un. Cependant, quand des jours après, des jeunes presque du même âge, avouent être impliqués dans l’affaire, le choc est à son plus haut point. Cet événement tragique constitue le déclic de Sarah pour mettre sur pied LaRelève.
“Quand j’ai écouté les informations, cela m’a beaucoup touché, je me suis plongée dans de profondes réflexions, surtout quant au fait que des jeunes de cet âge soient impliqués dans une si louche affaire”, a confié Farah Thyma. “Je me suis ensuite décidée à ne plus faire partie de ceux qui se plaignent mais d’être parmi ceux qui poseront une action et qui offriront quelque chose au pays”, a-t-elle ensuite ajouté.
L’éducation, une arme pour changer le monde
Farah Thyma avoue avoir toujours senti qu’elle avait une redevance envers Haïti. C’était donc là, l’occasion pour elle d’offrir quelque chose à sa terre natale. Aussi, elle s’est résolue à contribuer dans le domaine de l’éducation. “Ayant l’habitude d’écouter régulièrement des podcasts d’Oprah Winfrey, deux fois la même semaine durant, j’en écoutais un dans lequel celle-ci citait Nelson Mandela. La même semaine, je lisais un livre de Robin Sharma intitulé Le Club des 5 heures du Mat’ qui mentionnait la même citation.”, a déclaré Mlle. Thyma – Nelson Mandela parlait de l’éducation comme étant une arme capable d’aider un pays à sortir de la pauvreté.” En effet, la citation stipule: “ l’éducation est l’arme la plus puissante que l’on puisse utiliser pour changer le monde”. Par conséquent, dans un souci de changement et d’amélioration de la société, Farah a jeté les bases de son organisation axée sur la promotion de la lecture. Un projet qui tient particulièment à coeur la jeune femme. Il lui a valu des moments de travail acharnés les soirs en rentrant de travail et les week-end.
“Les livres peuvent inspirer… Les jeunes en Haïti, en faisant la lecture, peuvent apprendre par exemple, comment Bill Gates a débuté avec Microsoft ou comment Philip Knight a commencé avec Nike. Alors, en apprenant l’ histoire de ces hommes, des jeunes Haïtiens pourraient trouver l’inspiration pour contribuer eux-même au changement de leur communauté” a partagé Farah Thyma d’une voix enthousiaste. Elle-même ne cache pas son vécu avec la lecture qui ne lui a apporté que du positif.
Farah et sa proximité avec la lecture
“La lecture est un passe-temps pour moi. J’essaie de lire 25 à 50 livres par année.”, a-t-elle confié. “La lecture m’a permis d’avoir plus de confiance et d’estime de soi”, souligne-t-elle.
Par ailleurs, la lecture a une fonction plus inspirante. “Après avoir lu certains livres, cela donne envie de devenir de jour en jour une meilleure personne”, déclare Farah, non sans passion. “On apprend des erreurs des autres pour ne pas les répéter. De plus, on peut apprendre de l’histoire d’autrui, voir comment certains ont fait de grandes réalisations en commençant avec peu”, martèle la jeune fille. Ce sont là des histoires qu’elle souhaite qui suscitent des idées chez des jeunes Haïtiens afin qu’eux-même puissent créer de grandes compagnies, faire de grandes réalisations. D’ailleurs, son conseil pour les enfants et jeunes vivant en Haïti est de “rêver grand et rester positif, car il est possible de créer des opportunités où que l’on soit.”
La bibliothèque numérique de la relève
Il y a lieu pour les enfants et jeunes, notamment en Haïti de s’intéresser à la lecture. Mais, Larelève est bien consciente que les élèves et étudiants, n’ont pas souvent assez de moyens financiers pour s’acheter des livres. De ce fait, elle en a acheté de diverses catégories en format numérique de la librairie OverDrive, un distributeur mondial de contenu numérique pour les bibliothèques et les écoles. Ensuite, Larelève les rend accessibles, particulièrement à l’intention des plus défavorisés en Haïti et en Afrique. Pour cela, il suffit d’aller sur le site, actuellement disponible pour Haïti et Côte d’Ivoire afin de créer un compte. On doit donner son nom, son adresse électronique et s’identifier avec une pièce d’identité. Ensuite, le nouveau membre reçoit les instructions pour accéder à la bibliothèque en ligne. Par ailleurs, il est possible de contribuer dans ce projet en faisant des donations en dollar américain, soit via Google Pay ou PayPlal, entre autres.
Larelève ne se limitera pas à rendre disponible des livres numériques. Selon ce qu’a fait savoir Farah, d’autres projets sont à venir, surtout dans le cadre de la promotion de la lecture, de l’écriture et de l’éducation. Entre autres, des concours d’écriture interscolaires, la mise en place de clubs de lecture dans les facultés et écoles y figurent. Reste à constater les feed-backs pour ce premier grand projet.
Leila JOSEPH
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