La génération actuelle est en train d’assister à une bataille des plus épiques entre deux géants des réseaux sociaux : Meta vs Twitter. Cette bataille oppose également deux milliardaires, Elon Musk et Marc Zuckerberg. Meta a récemment lancé Threads, une application à travers laquelle il entend vous offrir un nouvel univers fait de messages courts, de photos et de vidéos vous connectant avec vos amis et abonnés d’Instagram.
Le 6 juillet dernier, le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé sur sa page Facebook la dernière production en date du groupe, Threads. Cette nouvelle application basée sur le texte (microblogging) offre un certain nombre de fonctionnalités similaires à celles de Twitter, telles que la possibilité de publier de courts messages, des photos, des vidéos, de répondre et de republier (tel un retweet) les publications d’autres utilisateurs. Cependant, Threads comprend également des fonctionnalités uniques, telles que la possibilité de créer des groupes privés avec jusqu’à 30 personnes et de recevoir des notifications lorsque vos amis sont en ligne.
Threads est déjà disponible en téléchargement gratuit sur les appareils iOS et Android. L’application a déjà été téléchargée par plus de 70 millions d’utilisateurs depuis sa sortie. Mais les internautes de l’Union Européenne n’y ont pas encore accès, car Threads n’est pas conforme au RGPD (Règlements Généraux de Protection des Données). Les Européens peuvent toutefois contourner ces obstacles par l’utilisation d’un VPN.
La contre-offensive de Twitter ne s’est pas fait attendre
Plus que les dirigeants de l’Union Européenne, le PDG de Twitter ne voit pas Threads d’un bon œil. « La compétition est saine, mais la tricherie ne l’est pas », a déclaré Elon Musk en réponse à un tweet de Daily News sur la question. Twitter a même déjà entamé une action en justice contre la société mère de Facebook. Elle a envoyé une lettre officielle à Meta exigeant à cette dernière de bien vouloir « cesser d’utiliser tout secret commercial de Twitter ou toute autre information hautement confidentielle ». L’avocat de l’appli à l’oiseau bleu, Alex Spiro, accuse Meta d’avoir embauché d’anciens employés qui auraient eu accès à des informations hautement confidentielles et auraient violé leurs obligations envers l’entreprise. Cependant, Meta nie ces allégations et affirme que personne dans l’équipe d’ingénierie de Threads n’est un ancien employé de Twitter.
Threads connaît des débuts fous avec plus de 70 millions d’utilisateurs inscrits en moins de 72 heures, mais Mark Zuckerberg reconnaît que l’application a encore beaucoup de chemin à faire pour rivaliser avec les fonctionnalités de Twitter.
Une intégration étroite avec Instagram…
Threads est étroitement liée à Instagram. D’ailleurs on peut y remarquer les mêmes codes de couleurs, on peut même prétendre à une filiale officielle d’Instagram. Dès l’ouverture de l’application, les utilisateurs sont invités à lier leur compte Threads à leur compte Instagram existant. Cette association permet la conservation du nom d’utilisateur et offre la possibilité de personnaliser le profil spécifiquement pour Threads. De plus, les utilisateurs ont la possibilité d’importer les comptes suivis sur Instagram, évitant ainsi de repartir de zéro sur le nouveau réseau social.
L’interface de Threads présente un flux d’actualités qui mélange les messages des comptes suivis ainsi que ceux recommandés par l’algorithme. Pour le moment, le réseau social ne propose pas de flux chronologique affichant uniquement les publications les plus récentes des comptes suivis. Cependant, cette fonctionnalité est prévue pour l’avenir afin d’améliorer la clarté du flux actuel.
Avec une limite de 500 caractères par message, tandis que les utilisateurs de la version gratuite de Twitter n’ont droit qu’à 280 caractères, les utilisateurs de Threads peuvent inclure des liens, des images et des vidéos d’une durée pouvant aller jusqu’à cinq minutes. Il est également possible de créer des fils de messages, populairement connus sous le nom de “threads”, une fonctionnalité déjà largement utilisée sur Twitter. Les utilisateurs ont le choix de rendre leurs threads visibles par tous ou de les réserver à un public restreint. En ce qui concerne la limite d’âge, l’application est réservée aux utilisateurs âgés de 13 ans ou plus. Les utilisateurs de Threads peuvent aussi créer des groupes privés, rendre leurs publications privées et recevoir des notifications lorsque leurs amis sont en ligne, ce qui n’est pas du tout possible sur Twitter.
Pour l’instant, Threads n’est pas encore déployée sous format de site internet. Elle n’est donc disponible que sous la forme d’une application mobile, tout comme Instagram lors de ses premiers pas sur le marché. Le rival de l’oiseau bleu ne propose pas l’outil tendance ou encore la recherche de contenus bien précis. Les hashtags ne sont pas du tout de la partie non plus. Et on ne peut pas modifier un thread déjà publié comme on peut le faire sur Twitter.
Par ailleurs, il est important de souligner que la suppression du compte Threads nécessite la fermeture du compte Instagram. Mais les utilisateurs peuvent désactiver leur compte Threads sans perdre leur compte Instagram.
Threads VS Twitter : la partie s’annonce rude
Certains analystes estiment que Threads pourrait réussir à attirer les utilisateurs loin de Twitter. Ils soulignent le fait que cette dernière a du mal à développer sa base d’utilisateurs depuis quelque temps. De plus, ils affirment que l’accent mis par Threads sur la confidentialité et l’intimité pourrait séduire les utilisateurs qui se préoccupent de plus en plus de la manière dont leurs données sont utilisées par les médias sociaux.
Cependant, d’autres analystes sont plus sceptiques quant aux chances de succès de Threads. Ils mettent en avant le bilan de Meta en matière de lancement d’applications autonomes qui n’ont pas réussi à s’imposer. Ils affirment également que Threads fait face à une forte concurrence d’autres plates-formes de micro-blogging. Cela n’a tout de même pas empêché Meta de convaincre des partenaires et personnalités de rejoindre Threads, tels que Netflix, Apple, ou encore la chanteuse pop Shakira. Ces comptes ultra populaires sont déjà là et y publient fréquemment des messages.
Pour ce qui est du futur de l’appli au logo d’arobase, Meta souligne qu’« en plus de travailler à rendre Threads compatible avec le protocole ActivityPub (qui est utilisé par plusieurs plateformes telles que Mastodon, PeerTube et Pixelfed pour permettre la communication et l’échange de contenu entre elles, ndlr), nous ajouterons bientôt de nouvelles fonctionnalités qui vous permettront de continuer à découvrir les fils de discussion et les créateurs qui vous intéressent ». La maison mère de Facebook promet « des recommandations améliorées dans le flux et une fonction de recherche plus robuste qui simplifie le suivi des sujets et des tendances en temps réel ».
Rien n’est encore joué, seul le temps dira jusqu’où ira Threads. Cependant, il est clair que Meta est déterminée à redéfinir les frontières et à défier la domination de Twitter dans l’espace du micro-blogging. Avec plus de 30 millions d’utilisateurs déjà inscrits, les débuts de Threads sont pleins de promesses. Toujours est-il que cette nouvelle application ne vient que rallonger la liste déjà très longue de réseaux sociaux de notre quotidien.
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