C’est dans une ambiance chaleureuse que s’est déroulée la première « BM Conversation » de Bustek Media. Trois femmes aussi élégantes qu’éloquentes ont su tenir en haleine le grand public. Il s’agit, en effet, de Marlène Sam, coordonnatrice de programmes étudiants à l’ESIH, Johan Alexis Bounouni, ingénieure informatique et fondatrice du groupe GECA et Débora Emmanuella Toussaint, fondatrice de Fem2Tech et cofondatrice Haïti Femme& TIC. Durant cette discussion, invités en présentiel et spectateurs en ligne ont eu de quoi remplir leur calpin.
Ces femmes n’ont pas manqué de souligner les difficultés auxquelles font face les femmes travaillant dans la technologie en Haïti. Aussi, elles ont présenté des opportunités liées à l’exercice des métiers de la technologie tant en Haïti qu’ailleurs.
Bien qu’elles ne soient pas toutes de la même génération et n’abordent pas toujours les questions liées au développement de ce secteur en Haïti de la même façon, elles pensent unanimement que le codage serait une langue qui, d’après elles, devrait être apprise par tous. Car c’est une source d’opportunités dans le monde d’aujourd’hui.
Le codage, une langue de plus à apprendre
« De même qu’on apprend des langues comme le français et l’anglais, on devrait apprendre à parler le codage », clame Madame Marlène Sam.
Parler le codage, cette expression peut paraître incompréhensible pour certains. Heureusement, dans un espace ouvert aux questions du public, la problématique a été soulevée. « Quel travail le codage pourrait-il nous permettre de réaliser ?”, lance une des branchées sur Facebook.
« Le codage permet d’apporter des solutions, de faire des changements et de créer des richesses pour sa communauté et surtout de s’y impliquer », soutient Emmanuella Toussaint, qui n’a pas manqué de mettre en évidence sa passion pour la technologie dans ses prises de parole.
Selon elle, le codage peut aider à résoudre de nombreux problèmes. A titre d’exemple, elle a d’ailleurs cité l’entreprise qu’elle a fondée, Fem2Tech, qui utilise des codes pour créer des applications favorables aux marchands. En effet, Fem2Tech est une entreprise mettant à la disposition de femmes entrepreneures des outils de gestion d’affaires. Ainsi, avec leur smartphone, elles peuvent se connecter à une plateforme et utiliser une application qui les aide à mieux contrôler leurs affaires.
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Madame Sam qui se dit particulièrement préoccupée par l’évolution de la technologie, exprime aussi son opinion sur la question.
« Coder peut aider à communiquer avec tous les appareils. Le codage permet de communiquer avec cet univers impalpable. D’ailleurs, les appareils sont bêtes et c’est à l’homme de les programmer. Donc, il faut pouvoir communiquer avec eux avec des instructions », déclare la responsable de programmes étudiants à l’ESIH, qui n’a pas omis de souligner qu’elle n’est pas une professionnelle dans le domaine.
Demander à quoi sert le codding, « c’est comme si on te demandait à quoi va te servir le français si tu vas en France. Le codage est un langage de communication qui permet de résoudre et de traduire des problèmes d’un point de vue informatique pour arriver à trouver des solutions », nous fait savoir Johan A. Bounouni, qui nous a aussi confié qu’elle ne pouvait pas imaginer sa vie sans la technologie depuis son adolescence.
La technologie, un bien nécessaire
« Peu importe le domaine dans lequel vous travaillez, occupez-vous aussi de la technologie, sinon vous serez obsolètes », affirme Marlène Sam sur un ton humoristique.
En effet, la technologie est un monde en constante évolution qui est à explorer, pense Madame Bounouni. Cependant, ceux travaillant dans le domaine technologique ne devraient pas être les seuls intéressés. De ce fait, Emmanuella Toussaint soutient qu’il faudrait une alphabétisation numérique. Cela consisterait à apprendre dès le jeune âge comment utiliser des appareils technologiques. Il serait aussi important de voir comment la technologie est connectée à toutes sortes de métiers.
Aujourd’hui, comme elle a pris le soin de le rappeler, on peut parler de télémédecine. Il y a également une révolution robotique favorable à plusieurs domaines. Donc, toute autre branche devient imprégnée de technologie. Aussi, Mlle. Debora souligne qu’il faut non seulement apprendre, mais aussi apprendre à d’autres.