Les villes intelligentes ou smart cities pour les anglophones, soulignent une nouvelle réalité dans le monde de la technologie. En effet, depuis quelque temps, celles-ci ne cessent de tarir les débats sur la toile. Développées vers la fin du XXe siècle, plus précisément dans les années 1990, la smart city représente pour les férus de la technologie une nouvelle forme de phantasme. Bien que ceux qui y réfléchissent dessus ne trouvent encore une définition consensuelle à cette dernière.
Cependant, l’expression “ville intelligente” désigne une ville qui utilise les technologies de l’information et de la communication (TIC) pour améliorer la qualité des services urbains ou du moins pour amoindrir ses coûts.
D’une façon générale, la vision s’est étendue que la ville du futur pourrait être intelligente tout en étant dirigée par les données. Ainsi, grâce aux nouvelles technologies, les services et les infrastructures publiques seront plus efficaces, plus sûres et moins polluants, de plus, la vie sera plus agréable pour tous.
Nombreuses sont celles qui se sont autoproclamées “villes intelligentes (smart cities)” en répondant en partie à ce programme. Parmi ceux-ci, on peut citer: Songdo, Quayside, Masdar City, et Xiongan.
La smart city Songdo est située en Corée du Sud. Elle est considérée comme étant le jalon des smart cities. Ce projet a débuté en 2001. Ce dernier est organisé et capitalisé par des sociétés privées. Il sert ainsi de vitrine technologique à Cisco qui y gère les réseaux de connectivité.
Quant à Quaysid, elle se trouve à la partie orientale de Toronto. Elle est menée par Sidewalk, une filiale d’Alphabet. Selon les informations recueillies, les travaux débuteront peut-être en 2021.
Toutefois, il est à souligner que sur le Web, Quayside fait l’objet de fortes contestations de la part des canadiens. Ces derniers sont sceptiques par rapport à une possibilité de privatisation de l’espace public. De plus, estiment-il qu’il y a une forte probabilité que Google—l’un des géants du GAFAM(Amazon, Facebook, Apple et Microsoft)— récupère et exploite des données.
Par ailleurs, Masdar City, considérée comme la plus écologique des villes intelligentes est localisée à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Ce projet, érigé en plein désert, découle de la volonté de la famille régnante de l’émirat d’Abou Dhabi.
L’objetif de ce projet entrepris par l’Abou Dhabi, l’un des grands producteurs de l’or noir, est d’arriver à un modèle zéro déchet et zéro carbone avec le recours à des navettes autonomes, des énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, des habitations compactes et enfin, une architecture profitant le meilleur parti du vent et de la lumière du soleil.
Cependant, Masdar City peine encore à faire venir des entreprises et habitants. Ce qui retarde les travaux initiés depuis 2008. Ainsi, la crise des subprimes a entrainé une démotivation chez les investisseurs qui ralentit les travaux qui pourtant, devaient être finalisés depuis 2016.
De tous ces projets pharaoniques, la gigantesque reste Xiongan. Située en Chine, elle est la ville de rêve du Président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping. Cette smart city, annoncée en 2017, a censé accueilli 6 millions habitants d’ici 2035.
Cependant, l’omniprésence des vidéos de surveillance font peur aux gens. En plus, la volonté d’avoir recours à la reconnaissance faciale de manière systématique pour accéder aux services publics, tout cela rend les gens sceptiques.
Xiongan promet d’être ainsi la reine de la data. De ce fait, ses constructeurs ne devraient hésiter que devant les principes de vie privée pour exploiter toutes ces données.
En effet, en faute de tous les doutes que ces projets suscitent, ils ont le mérite de servir de démonstration technologique tout en prenant en compte les enjeux environnementaux. Ce qui n’empêche pas cependant que d’autres interrogations viennent défrayer la chronique: la problématique du principe de la vie privée, par exemple, est une question qui préoccupe plus d’un.