Lors d’une soirée privée entre membres, partenaires et supporteurs, Banj a procédé à son retour officiel après 3 mois d’absence. Vandalisée lors des derniers mouvements de protestation, cette jeune entreprise est de retour sur le marché avec beaucoup d’espoir, et, pour stimuler la joie chez des développeurs.
La musique fredonne sans arrêt en background, les canettes de bière s’écoulent comme la rivière en temps mauvais, les petites pièces se distribuent et passent comme le vent des ouragans. Dans ce lobby, pas trop gros ni trop petit, des petits groupes de deux, de trois, de quatre… discutent entre eux et font à chaque instant des éclats de rire. A bien regarder ces gens, on ne peut déduire que la présence de joie et de contentement.
Ce 20 décembre est plutôt spéciale au #514, sur la route de Delmas. C’est une soirée de retrouvailles qui se déroule, à l’occasion du retour officiel de l’entreprise Banj, après trois mois de dysfonctionnement.
Vandalisé lors des mouvements de protestation qui ont eu lieu au mois de septembre dernier, Banj est une entreprise de travail en commun qui se loge à Delmas 66. Il est surtout connu pour être un espace qui héberge beaucoup de développeurs qui travaille en freelance. Elle donne à ses clients espaces de travail, internet, électricité, eau, café, salle de réunion etc… En tout cas, c’est en grande partie, ce qu’un développeur a besoin pour travailler. De plus, elle organise beaucoup d’évènement en Haïti, surtout dans le domaine de la technologie. L’on parle notamment de DevExpo, Facebook développer circle, Google Hackaton…
Son disfonctionnement, semble avoir eu beaucoup d’impact sur ses clients développeurs. Car, son retour a su créer une vague de contentement chez ses freelanceurs qui, majoritairement, travaillent à la fois pour des compagnies locales et internationales.
« J’avais le sentiment d’être comme après 12 janvier. On a perdu l’espoir après cette catastrophe…. Ces trois mois de fermeture de Banj m’ont donné le sentiment d’être ainsi… », Amiral est développeur en freelance depuis des années. L’espace de banj est pour lui une source de motivation. Le retour de l’entreprise l’a plongé dans un profond contentement.
« La joie, je l’ai eue dès lors qu’on a envoyé le message de la réouverture sur le groupe des membres, déclare-t-il. Ça a été pour moi une nouvelle exceptionnelle », se réjouit l’homme au barbe fourni, qui exerce le métier de programmation depuis les années 2009. Pour lui, « Banj, en un mot, c’est Espoir ».
Un mot qu’a martelé aussi un jeune développeur qui travaille dans l’espace de banj qui a préféré ne pas citer son nom. « Banj est, pour moi, un signe d’espoir pour l’écosystème haïtien » affirme ce développeur qui a déjà travaillé pour la compagnie Haïnet, la Télé Haïti et le groupe Noukòd, qui fait choix de de parler sous le couvert de l’anonymat. Ayant été très affecté par la paralysie des activités de Banj, il retrouve l’espoir à travers sa réouverture, selon ce qu’il a fait savoir. « Ce qui me fait surtout réjouir, c’est parce que les dirigeants de banj n’ont pas baissé les bras », affirme le membre du cercle de développeurs de Facebook (Facebook Developper Circle), initié par Banj, en Haïti.
Ces professionnels du domaine de la technologie, ont trouvé, à Banj, un environnement adéquat pour leur façon de travailler. Selon les déclarations de plusieurs d’entre eux, l’entreprise qui s’installe sur l’autoroute de Delmas leur permet de lier de nouvelles connaissance et de faire de nouveaux amis dans leur domaine.
Andy Feidjie vient du département du nord-est, Haïti, il travaille pour une compagnie à Los Angeles, aux Etats-Unis, le retour de Banj lui permet de retourner chez lui, en quelques sortes. « Nous, les développeurs, il n’y a pas vraiment de personne qui tient à nous. Mais, lorsqu’on est à banj, on se sent chez nous », confie, à Bustek Media, le co-fondateur de l’entreprise de service informatique, SOFMATECH. « Banj, pour moi, c’est une famille… C’est banj qui m’a connecté avec Port-au-Prince. Avant, je ne connaissais personne dans le domaine, ici », poursuit ce jeune développeur dont le disfonctionnement forcé de banj, a très affecté.
« Durant les jours de fermeture de banj, j’étais obligé de braver la rue, certaine fois, pour trouver de l’électricité pour travailler… puisque je travaille pour une compagnie étrangère » déclare le natif de Fort Liberté qui code depuis environ une dizaine d’année. Il affirme être très joyeux de voir banj ouvrir à nouveau ses portes.
Fondé par le jeune économiste Marc Allain Boucicaut, en 2017, Banj œuvre beaucoup dans le milieu du secteur technologique haïtien. D’ailleurs, il a déjà amené deux grands géants technologiques en Haïti. A savoir Facebook et Google.
De retour en flamme, avec pleine d’énergie positive, après environ trois mois fermé, Banj a annoncé lors de sa soirée de retrouvaille, le projet BanjDev. Un projet qui vise à permettre aux développeurs haïtiens de trouver plus d’opportunités et des emplois direct via une plateforme spécialement conçu pour eux. Déjà applaudi par des développeurs, ce projet sent l’odeur de la réussite. Reste à voir quel sera son impact réel sur la communauté.
Shonly Bonel LAGUERRE
#BustekMedia