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Le réseau social de Donald Trump piraté avant même son lancement officiel 

L'interface du réseaux social de Donald Trump

Banni de grands réseaux sociaux américains après l’incident du Capitole en Janvier, Donald Trump avait avoué nourrir l’ambition de créer sa propre plateforme. Et, ce 20 Octobre, l’ancien locataire de la Maison Blanche a annoncé son propre réseau social  dénommé “Truth Social”. Ce dernier entend “rivaliser avec le consortium médiatique de gauche et les outils des géants de la tech”. L’annonce a été faite par un communiqué de Trump Media and Technology Group (TMTG). Cependant, le lancement du site communautaire se fera en deux temps. Dans un premier temps, à partir du mois de Novembre, Truth Social doit accueillir des privilégiés qui pourront s’inscrire sur invitation via une liste d’attente. Dans un second temps, l’ouverture plus globale sera possible dès le premier trimestre 2022 aux Etats-Unis. Pourtant, le réseau social connaît déjà ses premiers problèmes.

Victime de piratage 

Avant même son lancement officiel, le réseau social a été piraté. Deux heures après l’annonce, des hackers sont parvenus à s’inscrire sur le site et ont créé de faux comptes sous l’identité de Donald Trump, Steve Bannon (l’ancien conseiller du président), Mike Pence (l’ancien vice-président) et Jack Dorsey (le PDG de Twitter). De suite, ces pirates ont adressé des insultes par le faux Donald Trump à l’intention de Jack Dorsey. Ils ont aussi mentionné la théorie du complot concernant Melania Trump et ont affiché une photo d’un porc en train de déféquer sur son propre scrotum. Quelques minutes après, le site a été mis hors ligne, les inscriptions n’étaient plus possibles et les faux comptes ont été supprimés. 

 

Le 21 Octobre dans la matinée, le site était revenu, mais l’inscription demeurait impossible comme il était impossible de s’identifier. “On s’est bien marré à le troller comme pas possible”, a expliqué un représentant de la mouvance Anonymous auxquels se réclament les hackers au Washington Post. D’après certains membres de cette mouvance, la destruction méthodique de Truth Social fait partie de la nouvelle “guerre contre la haine”.

Accusé de plagiat

Ce n’est pas tout! Deux jours après son lancement, la plateforme est accusée de plagiat. Pour la construction du site, l’équipe de Trump semble s’inspirer de Mastodon, un réseau social et un logiciel libre pour micro-bloguer comme Twitter, créé en 2016. En effet, des mentions dans le code source du site et la page d’accueil de Truth Social sont identiques à celles de Mastodon. Truth Social a donc emprunté une partie du code de Mastodon dans sa création, ce qui est légal puisque le code source de Mastodon est distribué sous licence libre, en particulier sous licence AGPL3. Cependant, les conditions de partage de cette licence soulignent qu’en cas de modification “vous devez accorder une licence pour l’ensemble de l’œuvre […] sous cette licence”. En d’autres termes, tout site qui se base sur cette licence libre doit être distribué sous licence libre. De plus, il est exigé que le site porte “des mentions bien visibles indiquant que le code original a été modifié.

 

Truth Social passe outre ces exigences. Non seulement le code source est indisponible mais la modification du code n’a pas été non plus mentionnée et affichée dans les conditions de service du site. De surcroît, il est écrit que “tout le code source” de Truth Social est “détenu et contrôlé” par l’équipe technique du site et protégé par copyright. Aussi, le fondateur de Mastodon Eugen Rochko, intervenant sur cette question, déclare “vouloir demander un conseil juridique sur la situation”. “Le respect de notre licence AGPLv3 est très important pour moi, car c’est la seule raison pour laquelle moi et d’autres développeurs sommes prêts à offrir gratuitement des années de travail”, a aussi souligné le développeur.

 

Par ailleurs, Truth Social précise, dans ses conditions d’utilisation, qu’il est interdit de “dénigrer, ternir la réputation ou nuire de quelque manière que ce soit à nous et/au site”. Par conséquent, cela sous-entend qu’il n’est pas permis de dire du mal de Donald Trump ou de son groupe. 

“J’ai créé Truth Social et TMTG pour m’opposer à la tyrannie de Big Tech. Nous vivons dans un monde où les talibans sont très présents sur Twitter, mais où votre président américain préféré a été réduit au silence”, a avancé Donald Trump dans son communiqué. Aussi, Truth Social est la plateforme où Donald Trump pourra partager ses opinions sans risque d’exclusion.

 

Leila JOSEPH
#BustekMedia

 

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