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Ayiti Wobo Club : la robotique pour transformer et améliorer l’avenir d’Haïti

Des membres de l'équipe d'Ayiti Wobo Club prise en photo le samedi 15 juillet 2023. Crédit Photo: Entretien 2000.

Nous sommes le samedi 15 juillet 2023 au local de Banj, il est 3h PM et la salle est pratiquement remplie. Sur l’estrade, la modératrice Isabelle D. Daverna annonce l’ouverture de la cérémonie du lancement officiel de Ayiti Wobo Club. Au programme, une conférence suivie d’une collation et, bien sûr, un moment de réseautage. Impossible de ne pas remarquer le banner qui se dresse à la gauche de celle qui mène la cérémonie, et surtout la phrase qui y est inscrite : « Nous unissons la robotique et l’innovation pour soigner Haïti et créer un avenir meilleur ». Tel est l’objectif poursuivi par ce club qui, pour l’occasion, a réuni plusieurs dizaines de personnes. « Nous avons lancé le club pour travailler sur des projets concrets. Tous les projets que nous aurons à réaliser consisteront à apporter des solutions via la robotique à des problèmes du pays, dans quel que soit le domaine donné », confie, en effet, Telsaint Corvil, vice-président de Ayiti Wobo Club, dans un entretien accordé à BUSTEK  MEDIA. 

Ayiti Wobo Club : Un fils à maman !

L’idée d’Ayiti Wobo Club est là depuis 2019, selon les dires de celui-ci. Il raconte avoir été le camarade de classe de Cédrick Loyd Célius, fondateur du club. « Depuis en NS4, Cédrick et moi étions intéressés à tout ce qui a rapport à la technologie », fait savoir le vice-président. C’est pourquoi ce dernier a intégré l’Ecole Supérieure d’InfoTronique d’Haïti (ESIH) pour apprendre les sciences informatiques. Pour sa part, son ami Cédrick suivait des cours en ligne notamment en ingénierie mécatronique, en robotique et en programmation. Toutefois, le club n’a pas pu voir le jour avant ce mois de juillet, succédant au lancement de sa maison-mère qui a eu lieu en janvier dernier. 

Ayiti Wobo Club est, rappelons-le, une initiative de l’entreprise Ayiti Wobo. Celle-ci a été créée afin d’aider des Haïtiens intéressés par la science, les nouvelles technologies et en particulier la robotique à s’auto-encadrer. Outre le club, Ayiti Wobo est dotée d’une partie académique offrant des cours en ligne, d’une boutique et d’une partie relative à des compétitions, toutes liées à la robotique. 

Pour l’heure, le club ne compte que 20 membres, en dehors du comité exécutif et du président. « J’avais vu une publication en ligne à propos du recrutement de membres pour le club et j’ai postulé. Ensuite, ils m’ont contacté pour me faire savoir que j’étais sélectionné pour passer un entretien. J’y suis allé et plusieurs questions relatives à mon intérêt et mes aspirations par rapport à l’informatique m’ont été posées notamment », fait savoir Ulysse Hérold, un étudiant en réseau informatique à l’institution CANADO Technique. En effet, « il y a deux semaines, nous avions lancé un appel à recrutement et près de 400 postulants se sont inscrits, mais nous avions sélectionné les cinquante meilleurs profils pour les interviewer et 20 seulement ont été retenus », avance le vice-président. Il s’agit de 5 jeunes filles et de 15 jeunes hommes dont plusieurs sont encore en première année d’études supérieures. 

« Jusqu’à maintenant, nous utilisons nos propres ressources pour le club et les nouveaux membres n’auront rien à payer », confesse encore le vice-président. Ce dernier explique que cette première cohorte va bénéficier des formations, du mentorat ainsi que des séances pratiques dans des ateliers. « Les ressources économiques, matérielles et humaines de l’entreprise Ayiti Wobo sont à la disposition des membres du club », ajoute Telsaint, faisant référence, entre autres, aux matériels, aux cours et au personnel déjà disponibles chez Ayiti Wobo

Pour le pays, Formons des Pro !

« L’intelligence artificielle sert d’entraide à une communauté pour l’aider à mieux remplir ses tâches. Le club est donc lancé pour former ces jeunes dans le domaine pour qu’ils acquièrent  assez de compétences pour se mettre à la disposition du pays et être éligible peu importe où ils pourraient postuler à l’avenir. Nous le faisons pour Haïti », martèle Yatley Saint-Félix, responsable de communication et de sponsoring du club. 

« Ce qui nous importe ce n’est pas d’avoir des jeunes déjà expérimentés dans la technologie. Il suffit qu’ils manifestent de la volonté et de l’intérêt pour apprendre dans ce domaine », avance, pour sa part, le vice-président. La seule restriction est la limite d’âge qui est de 16 ans minimum. D’ailleurs, « la technologie devient un chemin incontournable pour quels que soient le professionnel et le milieu », renchérit Telsaint. « Tout le monde devrait donc avoir à coeur ce domaine », résume-t-il.

« Je suis passionnée de la technologie et je souhaite que le pays connaisse de grandes avancées en la matière comme cela se fait ailleurs », déclare Sarah Elysée, une étudiante en première année en informatique à l’Université INUKA et membre du club. Il n’en est pas moins pour Néhémie Oscar Rodmirlyne, étudiante à l’ESIH : « Ayiti Wobo Club fait ses débuts mais je m’attends à ce qu’il évolue jusqu’à avoir un impact positif sur le pays. Je souhaite qu’à travers les projets et formations, nous les membres, nous puissions travailler de concert avec le comité pour nous mettre à jour et aider Haïti ». Cette dernière n’a pas tort. Ayiti Wobo Club commence à peine à évoluer mais fait déjà l’objet de grandes ambitions. « Pour l’heure, nous œuvrons seulement dans la capitale mais nous souhaitons être présents dans chaque département. Nous voulons voir Haïti émerger dans le domaine de la technologie notamment, et pour cela, il est important de décentraliser », souligne le responsable de communication.

Entre jeunes passionnés !

« Malgré la situation du pays, notre seule limite serait d’abandonner. Même si la conjoncture n’est pas vraiment propice, nous allons essayer de nous adapter afin d’atteindre nos objectifs », fait savoir le vice-président qui dit ne pas se contenter du lancement du club. Le club compte de jeunes étudiants pour la plupart dans son comité exécutif. Ils sont au nombre de 8 à disposer de leur passion pour la technologie et la robotique et de leur envie de travailler pour le changement du pays. Il s’agit de : Cedrick Loyd Célius, fondateur de Ayiti Wobo ; Corvil Telsaint, vice-président ; Judette Tsephanyah Dormevil, secrétaire ; Olibrice Moïse, trésorier ; Yatley Saint-Felix, responsable de communication et sponsoring ; Mitchello Vincent, responsable événementiel ; Kichemy Dorcéna, responsable média et marketing et de Shevchenko Michel, officier de recrutement. 

Le conférencier du jour, Kurt Jean Charles, cofondateur de l’entreprise Solutions S.A, a tenu à conseiller ces derniers. Pour ce faire, il a mis le curseur sur le concept japonais « ikigai ». D’après cette philosophie, « il faut allier quatre choses : ce qu’on aime faire, ce pour quoi on est doué, ce qui peut être utile et ce pour quoi on est payé », souligne le Keynote Speaker. Selon lui, « les membres du club doivent prendre plaisir à ce qui leur permet de se construire et d’apprendre ». D’ailleurs, ajoute-t-il, « vous êtes dans la période de votre vie où vous disposez de beaucoup plus de temps et de moins de responsabilités. Donc, il vaut mieux prioriser ce que vous aimez et ce qui peut être utile ». Espérons que ces jeunes sauront mettre en application ces prodigieux conseils pour l’avenir d’Ayiti Wobo et du club en particulier.

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